7 février 2020
15 minutes

Inbound Marketing France : Notre aperçu de l’édition IMF 2020

Avez-vous déjà eu l’opportunité de participer à Inbound Marketing France (IMF) à Rennes ?

De notre côté, nous sommes des fidèles de l’évènement depuis 3 ans comme agence marketing partenaire et cette journée est l’occasion de découvrir l’Inbound Marketing sous une autre forme. Partage et qualité étaient les deux marqueurs forts de la journée : « rendre les sujets simples, compréhensibles et exploitables d’un côté, et de l’autre capitaliser sur la qualité des intervenants, des sujets et du public », pour citer Michel Brebion, organisateur de l’événement.

L’édition IMF 2020 est restée axée sur des conférences (4), et comptait plus de 45 masterclass et 50 intervenants d’exception qui ont pris la parole sur diverses thématiques comme le marketing conversationnel, la transformation digitale ou encore le Remote Work.

Pour découvrir l’esprit de l’événement en 2 minutes, découvrez l’aftermovie ici.

La journée a tenu toutes ses promesses en termes de diversité et d’intérêt : remote work, transformation numérique, production de contenus, stratégie digitale ou encore entreprise de demain.  Retour à travers cet article sur quelques sessions choisies !

9H30 – 10H30 : Qui a encore besoin d’un bureau ?

Fondateur et CEO de Zapier, Wade Foster a monté son entreprise en 2011. Zapier est un outil bien connu des webmarketeurs, qui permet de réaliser des connexions entre les différentes applications web, simplifiant ainsi le quotidien en automatisant des tâches chronophages.

Selon Zapier, 95% des salariés du secteur tertiaire souhaitent travailler depuis chez eux, et 74% seraient prêts à quitter leur emploi pour le faire.

Certaines entreprises ont même toujours fonctionné sans bureaux. Zapier et Magnetic Way font partie d’entre elles ! Chez Zapier les 270 collaborateurs sont libres de travailler d’où ils veulent et sont actuellement répartis sur 27 pays du monde et sur 4 tranches horaires ; donnant par exemple la possibilité au customer support d’être disponible 24h sur 24h et à l’équipe de développeurs infrastructure de créer en permanence.

Lors de sa conférence, Wade partage avec nous ses bonnes pratiques et conseils pour construire et manager des équipes à distance et nous présente les outils qui les accompagnent.

  • Lors de l’embauche : l’ensemble des interviews se déroulent via Zoom sans jamais une rencontre physique. Le recrutement est essentiel et l’entreprise privilégie autant que possibles les formations en communauté (toutes les 2 semaines environ). L’entreprise diffuse et entretien auprès des équipes une appétence commune pour l’action (état d’esprit « get the work done») et la transparence (le partage d’informations aide à prendre les meilleures décisions même à travers plusieurs fuseaux horaires).
  • Lors des réunions : l’ordre du jour est partagé en amont et un système de couleurs permet d’attribuer un degré de priorité dans le traitement des différents points (vert : on est ok, orange : il reste des choses à régler, rouge : remettons tout à plat!). L’objectif est d’échanger pour prendre rapidement des décisions concrètes. Après les réunions, on se projette immédiatement aux étapes suivantes et les participants font un retour sur l’efficacité et l’intérêt de la réunion (du vert pertinence au rouge perte de temps). Elles sont toujours évaluées dans une logique d’amélioration continue (grosse culture du feedback)
  • Pour construire la camaraderie : des visioconférences sont organisées pour échanger sur des best practices, pour créer des cafés virtuels, ou encore pour danser ensembles lors des Friday dance parties. L’entreprise mise sur des valeurs reposant sur la transparence, l’empathie de ses salariés, tout en collectant régulièrement leurs retours, pour améliorer son organisation.
  • Côté outils : Zapier utilise Google Docs, Zoom pour les réunions, Jira, Slack, en tant que bureau virtuel, ou encore Async, développé en interne tel un flux continu qui rend compte du travail de chacun et des annonces importantes de l’entreprises.

Découvrez la conférence dans son intégralité (et sous-titrée en français !)

Une liste complète de conseils et de livres blancs sur le travail est également à disposition sur leur site web (en anglais seulement).

11H – 11H40 : Et si on passait de l’interruption à la conversation ?

Simon Robic est cofondateur de Chitchat, le premier réseau de médias conversationnels de France. Auparavant Product Marketing Manager chez iAdvize (leader européen des plateformes conversationnelles) et cofondateur de Bringr (leader français de la gestion des conversations sur les réseaux sociaux), il a aussi lancé le premier podcast dédié au marketing conversationnel « Clavardage ».

Le message fort de la conférence de cette session IMF 2020 est que les marques doivent arrêter les interruptions et démarrer des conversations pour mieux vendre.

La fin d’une ère

La révolution industrielle aura duré 100 ans, la révolution des services 50 ans, il s’est passé  20 ans depuis la mise en place du web et 10 ans depuis celle du mobile. En revanche il note une accélération forte des nouvelles révolutions technologiques et démarre sa conférence sur un postulat : « Nous vivons la fin d’une ère pour les marques ».

Il mentionne alors 4 facteurs expliquant cette accélération :

  • L’accès à l’innovation technologique : les entreprises ont très peu de barrière à l’entrée grâce à un libre accès à l’information. La technologie est beaucoup plus accessible qu’avant pour pouvoir se lancer.
  • L’accès au capital : il est plus facile aujourd’hui de lever des fonds et son « premier million » pour lancer une entreprise. Le montant des levées de fond a fortement augmenté en 2019.
  • L’accès aux talents : l’offre de freelancing s’est considérablement développée et l’on peut avoir accès à un pool de candidats sur le marché, experts et disponibles rapidement.
  • Les méthodes de travail davantage agiles : On n’attend plus des mois pour se lancer sur le marché puisqu’on procède par test, par itération courte, et par feedback.

En bref tout le monde travaille plus rapidement qu’avant sur des cycles plus courts et la concurrence est très forte. Comment se différencier pour être plus visible ?

L’évolution de la visibilité des marques

Un levier classique pourrait être de jouer le pari du plus fort en mettant plus d’argent dans les campagnes. Chaque année les montants publicitaires augmentent, un en an ils ont été doublés. Mais en parallèle :

  • le taux de clic s’effondre. On est passé de 44% de taux de clic en 1994 aux Etats-Unis avec les premières campagnes, à 0,005% aujourd’hui !
  • 1/3 des internautes utilisent massivement des ad blockers pour faire barrière à la publicité. Indépendamment des formats, comme les campagnes dans les stories par exemple, ils prêtent moins d’attention aux messages. Pour 93% des internautes les publicités sont plus intrusives qu’il y a 2 ou 3 ans, et 82% disent avoir quitté une page web à cause d’une publicité.

Cependant, on observe dans le même temps on a une adoption massive des applications de messagerie qui sont beaucoup plus utilisées ! Messenger, WhatsApp ou Instagram direct, rassemblent 5 milliards d’utilisateurs actifs par mois (versus 3 millions pour les réseaux sociaux). Pour Simon Robic, la solution est dans les conversations.  L’enjeux pour les marques est de les intégrer dans le funnel marketing !

Simon Robic cite Alexandre Lebrun, Ingénieur de recherche sur l’IA de facebook , pour expliquer ce phénomène : « la conversation est le protocole d’interaction le plus naturel pour les humains »

Comment effectuer la transition vers le démarrage des conversations ?

L’enjeux va être d’associer les limites que l’on a avec les interruptions à cette envie de conversation aujourd’hui plébiscitée par les internautes. Les consommateurs veulent être de plus en plus dans le dialogue.

La conversation, via les applications de messagerie peut avoir beaucoup d’impact sur les 4 étapes du funnel marketing :

  • La notoriété de la marque : faire découvrir la marque dans les conversations auxquels les prospects participent déjà.
  • La considération : ré-engager la conversation avec des scénarios à la performance (génération de lead, qualification, remarketing). Chez voyage sncf par exemple, il existe un accès direct sous un format conversationnel sur messenger, allant du postulat  « je veux réserver un billet » jusqu’ au paiement !
  • La conversion : générer du trafic à partir de ces applications de messagerie vers un site web ou une app mobile
  • La relation client / la fidélisation : établir des points de contacts plébiscités après l’achat pour résoudre les problèmes et fidéliser les clients.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en proposant une assistance conversationnelle, le taux de conversion est estimé à 10% ; en utilisant un site web avec une application de messagerie, le taux passe à 20% de conversion.

Enfin, on note un impact significatif sur le taux de réachat entre :

  • les marques qui ne proposent pas de conversation
  • les marquent qui travaillent des agents de service clients
  • et les marques qui mettent à disposition du client final des experts indépendants passionnés d’un sujet. Celles-ci observent un impact sur le taux de réachat sur les 3 mois, donc un impact global sur le panier moyen et le chiffre d’affaire.

Les clients vont privilégier ce service, la marque va améliorer son taux de fidélisation.  Sur certains marchés, pensant donc davantage conversation qu’interruption !

11H55 – 12H35 : A quels défis stratégiques s’attendre cette année ?

Gregory Pouy est un blogueur, conférencier, évangéliste, consultant marketing et animateur de « Vlan » – un podcast qui analyse l’évolution de la société à l’ère de la révolution industrielle.

Fondateur de LaMercatique, il s’est spécialisé dans la stratégie marketing et les médias sociaux.

La conférence répondait à la problématique : comment faire du marketing à l’ère du digital ?

Quels sont les 5 challenges stratégiques à relever pour les marques ?

  • le business model : aujourd’hui les consommateurs ne veulent pas forcement du choix mais veulent qqch qui correspond à leur demande.
  • l’impact social et environnemental : Les marques jouent un rôle majeur dans la transition écologique et doivent en être le guide. Le greenwashing ne fonctionne plus. Les consommateurs veulent des preuves et des faits. Par exemple aujourd’hui H&M revendiquent des produits en coton bio mais brûle 80% de la production. Les clients ne sont plus dupes.
  • l’organisation cellulaire : pour mettre en valeur chaque cellule de l’entreprise, et rebondir lorsqu’une cellule arrive en fin de vie. En effet le problème majeur pour les entreprises est leur passif, et la question de gestion de leur existant. Par exemple lorsqu’Adobe a du stopper la vente de CDroms, la marque a su rebondir en commercialisant des logiciels sur le cloud. A un moment T, les entreprises en mode collaboratif peuvent avoir leur limite car il faut savoir prendre des décisions et faire des changements drastiques de business, avec du leadership.
  • l’émotion à replacer au centre des préoccupations : Les valeurs et la raison d’être de l’entreprise ne doivent jamais changer. Elles sont dans son ADN. C’est le business model et les managers qui sont le changement.
  • la gestion de la data : Il s’agit notamment de redonner confiance aux salariés, qu’ils puissent à leur tour trouver du sens dans leur travail.

Du storytelling au storydoing

Aujourd’hui le digital est le métier de tout le monde. On va attendre de l’audace de la part des marques, qu’elles soient courageuses et qu’elles s’engagent. « From strorytelling to storydoing »

 Raconter une histoire ne suffit plus.

« L’expérience est aujourd’hui plus importante que le produit », nous dit Gregory.

On attend dorénavant des marques qu’elles transforment le sorytelling en actions concrètes, en mettant à contribution leur client comme gage de confiance. La marque doit être capable de faire vivre son histoire et ses valeurs en proposant au client des expériences immersives et interactives.

  • Le storydoing doit porter sur toutes les actions de l’entreprises et doit engager un maximum de ses fonctions. Le client et ses attentes doivent être au centre de l’histoire de la marque.
  • Il doit chercher à avoir une continuité entre les campagnes online et offline afin que les expériences puissent être vécues dans l’espace réel (lors d’un évènement ou en boutique) et dans l’espace digital sur les RS ou un site par exemple).
  • Il doit porter sur l’ensemble des actions de l’entreprise et engager ses différentes fonctions (marketing, communication, RH, R&D, etc.) ;
  • Il doit mettre le client et ses attentes au centre de l’histoire de la marque.

Les valeurs et la culture de la marque de l’entreprise seront essentielles pour opérer ce changement.

14H – 14H40 : L’entreprise digitale de demain est co construite avec les femmes

Cette table ronde a réuni 4 acteurs du digital engagés dans les questions de mixité et d’inclusion : Dipty Chander, développeuse et présidente de l’association E-mma, Ilham Guggenheim, VP Innovation & Change Management chez Change Factory, Guy Mamou Mani, président du groupe Open et co-fondateur de l’association Jamais Sans Elles, Olivier Méril, Président de MV Group.

La conférence avait pour vocation de sensibiliser l’audience à la sous-représentation des femmes dans le monde de la tech et à des mesures à mettre en place pour réduire les écarts et faire connaitre ces métiers plus largement. 33% de femmes travaillent aujourd’hui dans la tech (fonctions supports incluse). Dipty Chander a soulevé à plusieurs reprises que les entreprises avaient pour devoir de s’engager à faire une place aux femmes dans ce secteur.

A travers son association E-mma elle promeut mixité, et la sensibilisation auprès de femmes qui auraient pu être éloignés de ces métiers en raison de leur éducation et de leur culture.

D’après Olivier Méril leur présence constitue une « richesse pour les entreprises ». Pour Guy Mamou Mani, il s’agit d’une évidence et d’une nécessité. « Les femmes doivent se bouger et prendre les places qui leur sont ouvertes », lance-t-il.

Si l’intelligence artificielle est un sujet très tendance actuellement, « il est indispensable que les femmes découvrent ces métiers pour ne pas subir l’environnement qu’on leur impose, en étant actrice pour aider à créer le monde de demain », ajoute Dipty Chander.

Pour Ilham Guggenheim, il faut mettre l’inclusion au premier rang de la culture de l’entreprise et de la société si l’on souhaite faire bouger les lignes et ouvrir et donner une ouverture à ce secteur encore particulièrement masculin. Ilham a un parcours marqué par 3 expertises : la data, le management inclusif et le marketing omnichannel. La transmission a toujours été au cœur de son parcours. Elle enseigne le marketing et le digital au sein de plusieurs écoles de commerce afin de sensibiliser le plus grand nombre à ces métiers.

Ilham est aussi une femme engagée, elle a piloté le concours d’entreprenariat Power Starter organisé par Cyberelles qui vise à reconnaitre des femmes e- entrepreneuses issues de la diversité ! La conférence mettait aussi l’accent sur l’importance de transmission et de la reconnaissance de parcours d’exception.

Magnetic Way : L’agence marketing IT B2B partenaire d’ IMF 2020

En complément des différentes présentations en salle ponctuant la journée, des moments spécifiques ont pu être dédiés à la rencontre de partenaires ou à du réseautage entre les 1200 décideurs inscrits.  

En tant qu’agence marketing digital dédiée au secteur IT B2B, ce fut l’occasion pour nous d’échanger avec les visiteurs et plus particulièrement avec les éditeurs de logiciels et les ESN aux premières loges des enjeux de l’Inbound Marketing .

Nous avons également eu le plaisir d’animer un atelier interactif au cours duquel deux directeurs marketing et un directeur commercial ont pu croiser leurs retours d’expériences sur la mise en œuvre de stratégies Inbound Marketing. Cliquez sur la vidéo ci-dessous pour le voir en entier.

Vous souhaitez en savoir plus sur des retours d’expérience d’éditeurs de logiciels qui ont mis en place une stratégie d’Inbound Marketing ? N’hésitez pas à découvrir différents témoignages de nos clients.

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Damien
Damien Andrieu En plus de 17 ans de parcours au croisement du marketing et de l'IT, j'ai acquis une conviction sur le rôle de transformation porté par le marketing. Transformer implique de comprendre, conseiller, accompagner, se projeter et mettre en œuvre. C'est cette recherche d'impact et de partage d'expérience qui m'anime au quotidien !
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