Du SEO au GEO/SGE/SAIO : le raz de marée annoncé du SEO arrive-t-il ?
À l’heure de l’infobésité, se faire remarquer sur Internet est devenu un enjeu de premier ordre pour les entreprises. Mais comment émerger de la masse et attirer un public ciblé ? La réponse est plurielle, mais elle intègre forcément un élément stratégique : le référencement naturel ou SEO ! Et il n’est pas des plus faciles à mettre en œuvre, car le référencement est un univers en constante évolution, où les algorithmes des moteurs de recherche se perfectionnent sans cesse. Pour réussir, il faut maîtriser les fondamentaux, suivre les dernières tendances et adapter sa stratégie en fonction des objectifs. Et dans ces dernières tendances, les moteurs de recherche nouvelle génération boostés à l’IA bousculent les codes avec l’arrivée du GEO (Generative Engine Optimization) et du SAIO (Search Artificial Intelligence Optimization). Au point que certaines équipes marketing se demandent à nouveau si les investissements en matière de SEO sont bons à mettre à la poubelle. Rien n’est moins sûr !
SEO, GEO, SAIO… Kézako ?
Historiquement, pour être bien référencé dans les moteurs de recherche (nous pourrions remplacer « moteurs de recherche » par celui de Google, je reviendrai sur ce point plus tard), il existe deux leviers importants. Le premier : le SEA (Search Engine Advertising), qui vise à placer une annonce publicitaire en bonne position sur ces moteurs (en payant). Le second : le SEO, qui vise à faire remonter un site web le plus haut possible dans une liste de sites, c’est-à-dire dans les index des moteurs de recherche.
Le GEO vise quant à lui autre chose : faire en sorte que vos contenus soient repris dans les résultats générés par les IA ! Car c’est la grande nouveauté : Google, en position hégémonique dans le domaine des moteurs de recherches « classiques », voit arriver la concurrence des SGE (Search Generated Engine), comme Search GPT ou Perplexity ! Ces « moteurs de réponses » qui utilisent l’IA pour comprendre les requêtes des utilisateurs n’affichent plus de listes de sites ou de résumés, mais génèrent une véritable réponse, offrant une expérience plus intuitive et contextuelle.
GEO ou encore SAIO, le terme utilisé ne semble pas tout à fait défini encore à l’heure actuelle. Pourtant, l’objectif reste le même : optimiser les réponses fournies par les Chatbots et les Intelligences Artificielles afin d’influencer les décisions de leurs utilisateurs.
SGE : qui sont les protagonistes ?
Les SGE les plus connus pour le moment sont Search GPT, AI Overview et Perplexity. Et vous connaissez déjà les principaux acteurs ! En effet, Search GPT est alimenté par les données de Bing (Microsoft), et AI Overview par le moteur de Google. Seul Perplexity est poussé par un petit nouveau, avec une croissance de x8 sur une année glissante, et actuellement près de 230 millions de recherches par mois aux États Unis… Qu’il faut comparer aux milliards de recherches effectuées sur Google… chaque jour !
Voici déjà un premier élément important : si Perplexity crée le buzz en ce moment, son impact sur le terrain, notamment dans le domaine du référencement B2B, est « imperceptible ». En ce qui concerne AI Overview (mai 2024) et Search GPT (juillet 2024), il est difficile d’avoir des chiffres, car ces technologies sont déployées depuis seulement quelques mois, même si effectivement on entend de plus en plus souvent dire « t’as demandé à Search GPT ? ».
En matière de SGE, nous sommes donc aujourd’hui plus proche du POC (Proof Of Concept) que d’un tremblement de terre en matière de stratégie SEO. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y préparer, car le combat entre les différents protagonistes ne fait que commencer et les usages de la jeune génération ne cesseront d’augmenter.
Le GEO, comment ça marche ?
Si le SEO a encore de beaux jours devant lui, il n’est jamais bon de monter dans le train en marche : s’intéresser dès aujourd’hui au GEO est judicieux. Nous vous avons donc préparé un petit résumé technique pour bien appréhender toutes ces nouvelles notions, voici quelques notions de base !
- Un moteur de recherche : pour faire simple, il compare votre demande à sa base de données de contenus indexés et vous propose une liste de sites web qui lui semble la plus adéquate, avec quelques raffinements (des résumés par exemple).
- Un moteur de réponses basé sur l’IA (SGE) : une IA va comparer votre demande aux données structurées et non structurées du web au travers d’un intermédiaire : le RAG (Génération Augmentée de Récupération en français). Car elle est incapable de le faire sans cet intermédiaire, qui va transformer les données du web auxquelles il a accès en vecteurs intelligibles par l’IA. Celle-ci pourra ensuite calculer une réponse et l’afficher en langage compréhensible grâce à un LLM (pour Large Langage Model). Pour faire simple !
Pourquoi vous donner autant de détails techniques ?Parce que les SGE comme Search GPT et Perplexity n’ont pas accès aux mêmes données qu’AI Overview, qui est le seul à pouvoir utiliser un RAG avec les index de Google (les autres sont bloqués). Ce qui peut donner des résultats très différents dans les réponses, et cela change tout !
Google domine tellement le domaine des moteurs de recherche (91,4% du marché en 2024) qu’une stratégie SEO est « simple », elle ne vise qu’une seule cible : Google. Alors que dans le domaine du GEO, Google n’est pas tout seul, et chaque acteur dispose de moyens différents, qui donneront des résultats différents. Il existe donc plusieurs cibles ! Alors comment faire pour toutes les atteindre ?
Comment se préparer au GEO ?
Nous avons une bonne nouvelle pour vous : les SGE utilisent les mêmes familles de données, seuls leurs moyens diffèrent. Il suffit donc de connaître ces familles de données pour enrichir sa stratégie GEO existante et optimiser vos contenus pour tous les SGE.
Pour schématiser, Search GPT, AI Overview et Perplexity travaillent sur quatre grandes familles :
- Les données des plateformes et des agrégateurs de contenus : soit des « publishers » (Wikipedia, les grands quotidiens, les services de musique ou de cartographie, les blogs politiques, etc.)
- Les données propriétaires : par exemple pour AI Overview il s’agit des index de Google (liés à l’actualité, aux détails des produits vendus, aux données de vols et de voyages, des business profile, etc.). Pour Search GPT il s’agit des index de Bing, de Skype ou de LinkedIn (qui appartiennent à Microsoft).
- Les données UGC (User Generated Content) : c’est-à-dire les avis en ligne ou les avis des clients, et les discussions dans les forums.
- Et toutes les données provenant des sites web, plus des métadonnées : avec pour préférences les contenus de qualité (informatifs, contenus interactifs) structurés (mots clés pertinents), les performances du site entrent également en compte…
Autant d’éléments déjà utiles dans le cadre d’une bonne stratégie SEO ! Par exemple, si vous ajoutez des citations, des statistiques ou des références dans vos contenus, pensez à bien citer vos sources avec un lien sortant vers leur site, et vous obtiendrez un contenu optimisé SEO et GEO ! De la même manière pour un éditeur de logiciels, si votre solution apparaît sur les différentes plateformes de référencement de logiciels ou qu’elle est citée sur les réseaux sociaux ou dans des forums de discussion, cela améliorera votre taux de présence GEO…
Bref, rien de vraiment très révolutionnaire à ce stade pour ceux qui ont déjà une stratégie marketing multicanal… Un contenu bien référencé dans Bing apparaîtra très certainement dans les résultats de Search GPT, mais comme il tient compte de votre historique de discussion, vous n’aurez peut-être pas les mêmes résultats que votre voisin de bureau pour une même question posée. Exactement comme avec Google, qui tient compte de votre historique de recherche et de clics ! Rien de nouveau sous le soleil.Vous l’avez compris, pour faire du GEO et du SGE, il suffit pour l’instant d’ajouter quelques bonnes pratiques à une stratégie SEO déjà bien ficelée, et le tour est joué ! Et n’oubliez pas que les technologies de référencement ne sont que des moyens pour pousser vos contenus marketing vers vos cibles : leur qualité reste primordiale et… non négociable !